Faire Un Don Donner, ce n’est pas seulement faire un don, c’est faire la difference

Aujourd’hui… un nouveau défi !

Après plusieurs années d’insertion dans le tissu ecclésial local et moyen-oriental et l’ordination de 16 prêtres qui servent dans 9 diocèses de 5 rites différents dans le monde entier (Liban, Égypte, Soudan, Koweït, Argentine, Brésil, Italie), le séminaire trouve finalement un lieu où s’établir. Le diocèse maronite de Beyrouth a mis à disposition du séminaire, gratuitement pour trente ans, deux immeubles du « waqf » de la paroisse de Saint Michel à Chiah.

Ces immeubles, situés à proximité de l’Église, ont été le théâtre de féroces combats durant la guerre civile libanaise dont ils portent encore les traces. Aujourd’hui à la limite entre les quartiers musulmans et chrétiens, leur aspect rappelle celui de la lèpre, symbole du péché, du non-pardon, de la rancœur, de la haine. Les blessures causées par la guerre sont bien présentes aux cœurs des personnes et s’expriment dans l’incapacité à retrouver la confiance en l’autre. La guérison de la blessure architecturale et le choix de mettre dans ces immeubles un séminaire missionnaire deviennent ainsi la prophétie, le prélude d’une guérison plus profonde dans le cœur des habitants de ce quartier.

Une Église paroissiale se caractérise normalement par sa connexion avec le tissu social qui l’entoure. Aujourd’hui, l’église Saint Michel n’a plus cette fonction malgré la présence d’une école paroissiale. Les deux immeubles détruits qui lui font face témoignent encore d’un rapport malade, héritier de vieilles tensions, d’une convivialité qui n’a pas résisté à la folie des hommes. La restructuration de ces immeubles reconnecte ainsi l’Église avec les hommes, avec la société, comme une suture sur une plaie qui a du mal à cicatriser, comme une guérison miraculeuse de cette lèpre :

« il le toucha et la lèpre fut guérie ».

C’est un appel à devenir un signe de paix entre les deux grandes religions qui cohabitent au Liban au milieu de toutes les difficultés que vit le Moyen-Orient en ces temps.

Esthétique

Fruits d’une expérience de rénovation de la vie chrétienne, les séminaires portent dans leur aspect architectural la marque d’une nouvelle esthétique qui se veut moderne et compréhensible facilement par tous.

« La beauté sauvera le monde » disait Dostoïevski qui pressentait déjà qu’elle est le signe le plus évident de l’amour généreux et gratuit de Dieu qui nous sauve. Pour cela, la formation des séminaristes passe aussi par l’expérience quotidienne, à travers le lieu de vie, de la présence bienveillante du Christ qui se donne sans réserve. Ils se « chargent » de cet Amour qu’ils redonneront partout où ils seront envoyés.

Une attention particulière est portée à la distribution des espaces. Une première aile de l’édifice est prévue pour accueillir 31 séminaristes, 3 formateurs, 4 volontaires (des dames qui s’offrent pour s’occuper de la gestion de la maison et des repas) ainsi qu’une série de chambres pour les hôtes. Ces espaces privés sont situés à l’étage, laissant le rez-de-chaussée à l’accueil. Connectée par une passerelle aux parois de verre, la deuxième aile accueille les espaces communs et forme avec la première un U agrémenté par un cloître rappelant le plan de nombreux couvent libanais. Au centre du cloître s’élève la coupole de la chapelle du Saint Sacrement marquant la sainteté du lieu. Le rez-de-chaussée des espaces commun est un grand réfectoire pour 60 convives. Aux étages, se succèdent la chapelle pour les célébrations liturgiques, les salles d’études et le salon multimédia pour les séminaristes, la grande salle de réunion et de conférence, la bibliothèque et au dernier étage, le Sanctuaire de la Parole, espace distinctif des séminaires Redemptoris Mater. C’est le lieu de la Lectio Divina caractérisé par ses colonnes et les trois arcs qui s’ouvrent sur le grand tabernacle en marbre où sont conservées les Espèces Eucharistiques et les Saintes Écritures. Des trônes et des écritoires en bois s’alignent le long des parois et créent un espace de circulation entre le tabernacle et la bimah monumental. Des vitraux modernes colorent la lumière, signes de la Parole qui illumine les pas de l’homme.

De grandes baies vitrées permettent aux espaces d’être lumineux et donnent la possibilité aux passants de contempler, la nuit, les fresques qui ornent les murs des salles principales. Le séminaire est comme un phare, une présence de paix et d’harmonie dans le quartier.